Études de cas et témoignages

L’histoire de Jocelyne

Il y a plus de 30 ans, Jocelyne Drouin Delowsky s’est vu prescrire du clonazépam pour traiter son anxiété. On lui a dit qu’elle prendrait ce médicament toute sa vie. À l’époque, les médicaments lui semblaient être la meilleure solution. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle avait toujours ressenti un certain niveau d’anxiété. Cependant, avec le temps, Jocelyne ne se sentait toujours pas bien et ce, malgré l’utilisation continue du médicament.

Elle a continué à consommer le médicament pendant de nombreuses années. Chaque fois que son anxiété revenait, elle prenait une autre pilule. Ce n’est que lorsqu’elle a atteint la soixantaine que Jocelyne a considéré l’arrêt du clonazépam.

En collaborant avec son médecin de famille, Jocelyne a été capable de diminuer et éventuellement cesser sa consommation de clonazépam. Elle a trouvé un soutien alternatif en thérapie pour l’aider à gérer son anxiété. C’était la bonne solution pour elle! Au fil du temps, elle a constaté qu’elle recommençait à se sentir comme elle-même et elle a déclaré : « Je ne me suis pas sentie aussi bien depuis des années. »


 

L’histoire de Susan

Susan Conklin rendait régulièrement visite à sa mère dans un centre de soins de longue durée dans l’Est ontarien. Lors d’une visite, Susan constata un changement chez sa mère; elle n’était plus la femme vivante et bavarde qu’elle connaissait depuis tant d’années. Sa mère semblait être dans le brouillard! Alors que certains dirent que c’était naturel de voir un tel déclin chez une femme de 90 ans, Susan n’accepta pas ce changement si soudain. Il fallut une revue des médicaments pour découvrir ce qui pouvait être la cause du changement brutal de son état.

Susan contacta un spécialiste qui examina la médication de sa mère. Ce dernier constata qu’elle prenait un certain nombre de médicaments inutiles ou inappropriés. Le processus de sevrage fut progressif et fait avec soin jusqu’à l’arrêt des médicaments posant problème. Suite au sevrage, un grand changement s’opéra chez sa mère et Susan retrouva enfin la femme brillante et engagée dont elle se souvenait. Comme Susan le dit : « La déprescription m’a rendu ma mère. »


 

L’histoire de Kevin

Le Dr Kevin Pottie a travaillé avec plus de 100 patients en se servant des lignes directrices pour la déprescription fondées sur des données probantes. Il explique que la déprescription est réalisée progressivement, au fil de nombreuses visites entre le professionnel de la santé et le patient. L’accent est mis sur une éducation approfondie des maladies à traiter ainsi que sur les médicaments utilisés par le patient. Il importe qu’une relation étroite entre le professionnel de la santé et le patient se développe.

En utilisant ces méthodes, le Dr Pottie s’est éloigné d’une pratique axée sur la « culture de la dépendance excessive aux médicaments ». Il a ainsi adopté une pratique qui tient compte des causes pouvant expliquer les symptômes et développé les meilleurs traitements possible (avec ou sans médicament) et ce, tout en respectant les désirs de ses patients.


 

L’histoire de Judith

En 2008, Judith Maxwell était une femme active de 71 ans qui voyageait vers le sud chaque hiver, enseignait la musique et l’art, faisait partie d’un groupe musical et aimait passer du temps avec sa famille. En juillet 2008, afin de mieux contrôler son diabète de type 2, une spécialiste augmenta la dose de certains médicaments et en ajouta un nouveau.

Après avoir augmenté les doses, Judith commença à ressentir plusieurs symptômes inattendus incluant de la douleur, de la confusion, un syndrome du côlon irritable, de la fatigue et de la dépression. En raison de ces effets, de nouveaux médicaments furent prescrits à Judith, ciblant les symptômes plutôt que la cause. En 2012, Judith dut se résoudre à demander une aide quotidienne à ses fils pour vaquer à ses occupations.

Après huit ans de visites chez plusieurs professionnels de la santé, sa cardiologue l’informa que les effets qu’elle ressentait pourraient être causés par ses médicaments et des interactions médicamenteuses. Elle élabora un plan visant à réduire et à simplifier ses médicaments. Depuis l’initiation de la déprescription, Judith a repris son saxophone ténor pour jouer avec ses amis et passe plus de temps avec sa famille. Judith a transformé sa mésaventure en une expérience passionnante; elle plaide maintenant pour la sécurité des patients chaque fois qu’elle le peut et a même participé à des podcasts sur la sécurité des patients.